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15 MAI

« Dans ma vieillesse, ne m’abandonne pas »

Message du Saint-Père à l’occasion de la IVe Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées (texte intégral) MAI 14, 2024 16:26PAPE FRANCOISFAMILLE, MESSAGES, PAPE FRANÇOIS WhatsAppMessengerFacebookTwitterPartager Share this Entry 28 juillet

2024   “Dans ma vieillesse, ne m’abandonne pas”

(cf. Ps 70, 9) Chers frères et sœurs !

 Dieu n’abandonne pas ses enfants, jamais. Même lorsque l’âge avance et que les forces diminuent, lorsque les cheveux blanchissent et que le rôle social disparaît, lorsque la vie devient moins productive et risque de paraître inutile. Il ne regarde pas les apparences (1 S 16, 7) et n’hésite pas à choisir ceux qui, aux yeux d’un grand nombre, semblent insignifiants. Il n’écarte aucune pierre.

 Au contraire, les plus “anciennes” sont la base solide sur laquelle les pierres “nouvelles” peuvent s’appuyer pour construire ensemble l’édifice spirituel (cf. 1 P 2, 5).   La proximité de Dieu en toute saison de la vie Toute l’Écriture Sainte est un récit de l’amour fidèle du Seigneur d’où émerge une certitude réconfortante : Dieu continue à nous montrer sa miséricorde, toujours, dans toutes les phases de la vie et dans n’importe quelle condition où nous sommes, même dans nos trahisons. Les psaumes sont remplis de l’émerveillement du cœur humain devant Dieu qui prend soin de nous, malgré notre petitesse (cf. Ps143, 3-4). Ils nous assurent que Dieu nous a tous tissés dès le sein maternel (cf. Ps 138,13) et qu’il n’abandonnera pas notre vie (cf. Ps 15,10), même dans les enfers.

Nous pouvons donc être sûrs que, même dans la vieillesse, Il sera proche de nous d’autant plus que, dans la Bible, vieillir est signe de bénédiction. Et pourtant nous trouvons aussi dans les psaumes cette invocation pressante faite au Seigneur : « Ne me rejette pas maintenant que j’ai vieilli » (Ps 70, 9). Une expression forte, très crue. Elle fait penser à la souffrance extrême de Jésus qui cria sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46).   La crainte de l’abandon Nous trouvons donc dans la Bible la certitude de la proximité de Dieu en toute saison de la vie et, en même temps, la crainte de l’abandon, en particulier dans la vieillesse et dans les moments de souffrance. Ce n’est pas contradictoire. En regardant autour de nous, nous n’avons pas de mal à voir comment ces expressions reflètent une réalité plus qu’évidente. Trop souvent, la solitude est la compagne amère de notre vie, nous qui sommes des personnes âgées et des grands-parents.

En tant qu’évêque de Buenos Aires, il m’est souvent arrivé de visiter des maisons de retraite et de me rendre compte à quel point ces personnes recevaient rarement des visites : certaines n’avaient pas vu leurs proches depuis de nombreux mois.   Les causes de cette solitude sont nombreuses. Les causes de cette solitude sont nombreuses. Dans de nombreux pays, surtout les plus pauvres, les personnes âgées se retrouvent seules parce que les enfants sont contraints d’émigrer.

 Ou encore, je pense aux nombreuses situations de conflit : combien de personnes âgées sont seules parce que les hommes – jeunes et adultes – sont appelés à combattre et les femmes, surtout les mères avec des enfants en bas âge, quittent le pays pour mettre leurs enfants en sécurité. Dans les villes et les villages ravagés par la guerre, beaucoup de vieillards et de personnes âgées restent seuls, uniques signes de vie dans des lieux où règnent l’abandon et la mort.

 En d’autres parties du monde, il y a une fausse conviction, très enracinée dans certaines cultures locales, qui engendre l’hostilité envers les personnes âgées soupçonnées de recourir à la sorcellerie pour ôter des énergies vitales aux jeunes. C’est pourquoi, en cas de mort prématurée, de maladie ou de sort malheureux touchant un jeune, la faute est rejetée sur une personne âgée. Cette mentalité doit être combattue et éradiquée. Elle est l’un de ces préjugés infondés, dont la foi chrétienne nous a libérés, qui alimente un conflit générationnelle entre jeunes et personnes âgées.   “Voler l’avenir aux jeunes” Si nous y réfléchissons bien, cette accusation adressée aux personnes âgées de “voler l’avenir aux jeunes” est très présente aujourd’hui partout. Elle se retrouve aussi, sous d’autres formes, dans les sociétés les plus avancées et les plus modernes. Par exemple, la conviction que les personnes âgées font peser sur les jeunes le coût de l’assistance dont elles ont besoin s’est désormais répandue, soustrayant ainsi des ressources au développement du pays, et donc aux jeunes. Il s’agit d’une perception déformée de la réalité. C’est comme si la survie des personnes âgées mettait en danger celle des jeunes ; comme si, pour favoriser les jeunes, il fallait négliger les personnes âgées ou même les supprimer.

L’opposition entre les générations est une duperie et un fruit empoisonné de la culture de l’affrontement. Monter les jeunes contre les personnes âgées est une manipulation inacceptable : « Ce qui est en jeu est l’unité des âges de la vie : c’est-à-dire le point de référence réel pour la compréhension et l’appréciation de la vie humaine dans son intégralité » (Catéchèse, 23 février 2022).  

 La solitude et le rejet des personnes âgées sont le fruit de choix – politiques, économiques, sociaux et personnels Le psaume cité précédemment – où l’on supplie de ne pas être abandonné dans la vieillesse – parle d’une conjuration qui se resserre autour de la vie des personnes âgées. Ces paroles semblent excessives, mais on les comprend si l’on considère que la solitude et le rejet des personnes âgées ne sont ni fortuites ni inéluctables, mais le fruit de choix – politiques, économiques, sociaux et personnels – qui ne reconnaissent pas la dignité infinie de toute personne, « en toutes circonstances et dans quelque état ou situation qu’elle se trouve » (Décl. Dignitas infinita, n.

1). Cela se produit lorsque l’on perd le sens de la valeur de chacun et que les personnes deviennent seulement un coût, trop élevé à payer dans certains cas. Le pire est que, souvent, les personnes âgées elles-mêmes finissent par être sous l’emprise de cette mentalité et en viennent à se considérer comme un poids, voulant elles-mêmes s’effacer.   Les appartenances communes sont en crise et les individualités s’affirment D’autre part, nombreuses sont les femmes et les hommes aujourd’hui qui cherchent leur épanouissement personnel dans une existence aussi autonome et indépendante que possible des autres. Les appartenances communes sont en crise et les individualités s’affirment ; le passage du “nous” au “je” apparaît comme l’un des signes les plus évidents de notre époque. La famille, qui est la première et la plus radicale contestation de l’idée que l’on peut se sauver tout seul, est l’une des victimes de cette culture individualiste. Mais lorsqu’on vieillit, au fur et à mesure que les forces diminuent, le mirage de l’individualisme, l’illusion de n’avoir besoin de personne et de pouvoir vivre sans liens se révèle pour ce qu’elle est. On se retrouve au contraire à avoir besoin de tout, mais désormais seul, sans aide, sans personne sur qui compter. C’est une triste découverte que beaucoup font quand il est trop tard. La solitude et le rejet sont devenus des éléments récurrents dans le contexte où nous sommes immergés. Ils ont des racines multiples : dans certains cas, ils sont le fruit d’une exclusion programmée, une sorte de triste “conjuration sociale”. Dans d’autres cas, il s’agit malheureusement d’une décision personnelle. D’autres fois encore, on les subit en prétendant qu’il s’agit d’un choix autonome. « Nous avons perdu le goût de la fraternité » (Lett. enc. Fratelli tutti, n. 33) et nous avons de plus en plus de mal à imaginer quelque chose de différent.   La proximité de Dieu à tous les hommes, de toutes conditions, de tous âges – l’exemple de Ruth Nous pouvons noter chez de nombreuses personnes âgées ce sentiment de résignation dont parle le livre de Ruth lorsqu’il raconte comment Noémi, âgée, après la mort de son mari et de ses enfants, invite ses deux belles-filles, Orpa et Ruth, à retourner chez elles dans leur pays d’origine (cf. Rt 1,

8). Noémi – comme tant de personnes âgées aujourd’hui – craint de rester seule mais elle ne peut imaginer autre chose. Elle est consciente que, veuve, elle a peu d’importance aux yeux de la société et elle est convaincue d’être un fardeau pour ces deux jeunes qui, contrairement à elle, ont toute la vie devant elles. C’est pourquoi elle pense qu’il vaut mieux se retirer et elle-même invite les jeunes belles-filles à la quitter et à construire leur avenir en d’autres lieux (cf. Rt 1, 11-13). Ses paroles sont un concentré de conventions sociales et religieuses qui semblent immuables et qui marquent son destin.   Deux options différentes face à la vieillesse À ce moment le récit biblique nous présente deux options différentes face à l’invitation de Ruth et donc face à la vieillesse. L’une des deux belles-filles, Orpa, qui aime aussi Noémi, l’embrasse avec affection mais accepte ce qui lui semble être la seule solution possible, et elle s’en va. Ruth, par contre, ne se détache pas de Noémi et lui adresse des mots surprenants : « Ne me force pas à t’abandonner » (Rt1, 16). Elle n’a pas peur de défier les coutumes et le sentiment commun, elle sent que cette femme âgée a besoin d’elle et, avec courage, reste à ses côtés dans ce qui sera le début d’un nouveau voyage pour toutes les deux.

 Ruth nous enseigne, à nous qui sommes habitués à l’idée que la solitude est un destin inéluctable, qu’à l’invocation “ne m’abandonne pas !” il est possible de répondre “je ne t’abandonnerai pas !”. Elle n’hésite pas à renverser ce qui semble être une réalité immuable : vivre seul ne peut être l’unique alternative ! Ce n’est pas par hasard si Ruth – celle qui reste proche de Noémi âgée – est une ancêtre du Messie (cf. Mt 1, 5), de Jésus, l’Emmanuel, celui qui est le “Dieu avec nous”, celui qui apporte la proximité de Dieu à tous les hommes, de toutes conditions, de tous âges.   En étant proches des personnes âgées, nous recevrons nous aussi de nombreux dons, de nombreuses grâces, de nombreuses bénédictions ! La liberté et le courage de Ruth nous invitent à prendre une nouvelle voie : suivons ses pas, mettons-nous en route avec cette jeune femme étrangère et avec la vieille Noémi, n’ayons pas peur de changer nos habitudes et d’imaginer un avenir différent pour nos personnes âgées. Notre gratitude va à toutes les personnes qui, malgré de nombreux sacrifices, ont suivi l’exemple de Ruth et prennent soin d’une personne âgée ou montrent simplement leur proximité quotidienne à des parents ou des connaissances qui n’ont plus personne. Ruth a choisi de rester près de Noémi et a été bénie : par un mariage heureux, une descendance, une terre.

 Cela vaut toujours et pour tous : en étant proches des personnes âgées, en reconnaissant le rôle irremplaçable qu’elles ont dans la famille, dans la société et dans l’Église, nous recevrons nous aussi de nombreux dons, de nombreuses grâces, de nombreuses bénédictions ! En cette 4ème Journée Mondiale qui leur est dédiée, ne privons pas de notre tendresse les grands-parents et les personnes âgées de nos familles, visitons ceux qui sont découragés et qui n’espèrent plus qu’un avenir différent est possible. À l’attitude égoïste qui conduit au rejet et à la solitude, opposons le cœur ouvert et le visage heureux de celui qui a le courage de dire “je ne t’abandonnerai pas !” et de prendre un chemin différent.

 Que ma bénédiction, accompagnée par la prière, vous parvienne à tous, très chers grands-parents et personnes âgées, et à tous ceux qui vous sont proches. Et vous aussi, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi.

 Rome, Saint-Jean-de-Latran, 25 avril 2024 FRANÇOIS   Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana MAI 14, 2024 16:26FAMILLE, MESSAGES, PAPE FRANÇOIS WhatsAppMessengerFacebookTwitterPartager Share this Entry Pape Francois

2 mai 2024

A la suite de la rencontre internationale rassemblant 300 prêtres, le Pape a adressé un message d’encouragement aux curés de paroisse, le 2 mai 2024.

Chers frères curés !

La Rencontre internationale “Les curés pour le Synode” et le dialogue avec ceux qui y ont pris part, sont l’occasion de me souvenir dans ma prière de tous les curés du monde, auxquels j’adresse avec grande affection ces paroles.

L’Église ne pourrait pas aller de l’avant sans votre engagement et votre service. Cela est tellement évident que le dire semble presque banal, mais ne le rend pas moins vrai. C’est pourquoi je veux avant tout exprimer ma gratitude et mon estime pour le travail généreux que vous accomplissez chaque jour, en semant l’Évangile sur tous les types de terrains (cf. Mc 4, 1-25).

Comme vous en faites l’expérience en ces jours de partage, les paroisses dans lesquelles vous exercez votre ministère se trouvent dans des contextes très différents : de celles des périphéries des mégalopoles – je les ai connues personnellement à Buenos Aires – à celles, vastes comme des provinces, dans les régions les moins densément peuplées ; de celles des centres urbains de nombreux pays européens, où les anciennes basiliques abritent des communautés de plus en plus petites et âgées, à celles où l’on célèbre sous un grand arbre et où le chant des oiseaux se mêle à la voix de nombreux enfants.

Les curés connaissent très bien tout cela, ils connaissent de l’intérieur la vie du Peuple de Dieu, ses peines et ses joies, ses besoins et ses richesses. C’est pourquoi une Église synodale a besoin de ses curés : sans eux, nous ne pourrons jamais apprendre à marcher ensemble, nous ne pourrons jamais entreprendre ce chemin de la synodalité qui « est celui que Dieu attend de l’Eglise du troisième millénaire » [1].

Nous ne deviendrons jamais une Église synodale missionnaire si les communautés paroissiales ne font pas de la participation de tous les baptisés à l’unique mission d’annoncer l’Évangile

Nous ne deviendrons jamais une Église synodale missionnaire si les communautés paroissiales ne font pas de la participation de tous les baptisés à l’unique mission d’annoncer l’Évangile le trait caractéristique de leur vie. Si les paroisses ne sont pas synodales et missionnaires, l’Église ne le sera pas non plus. Le Rapport de Synthèse de la Première Session de la 16ème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques est très clair à ce sujet : les paroisses, à partir de leurs structures et de l’organisation de leur vie, sont appelées à se concevoir « avant tout au service de la mission que les fidèles accomplissent au sein de la société, dans la vie familiale et professionnelle, sans se concentrer exclusivement sur les activités qui se déroulent en elles et sur leurs besoins d’organisation » (n. 8, 1). Il faut donc que les communautés paroissiales deviennent de plus en plus des lieux d’où les baptisés partent comme disciples missionnaires et vers où ils reviennent pleins de joie pour partager les merveilles opérées par le Seigneur à travers leur témoignage (cf. Lc 10, 17).

Comme pasteurs, nous sommes appelés à accompagner dans ce parcours les communautés que nous servons et, en même temps, à nous engager par la prière, le discernement et le zèle apostolique afin que notre ministère soit adapté aux exigences d’une Église synodale missionnaire. Ce défi concerne le Pape, les évêques et la Curie romaine, et il vous regarde aussi, vous les curés. Celui qui nous a appelés et consacrés nous invite aujourd’hui à nous mettre à l’écoute de la voix de son Esprit et à marcher dans la direction qu’il nous indique. Nous pouvons être sûrs d’une chose : sa grâce ne nous manquera pas. En chemin, nous découvrirons également la manière de libérer notre service des aspects qui le rendent plus difficile et de redécouvrir son véritable noyau : annoncer la Parole et réunir la communauté en rompant le pain.

Je vous exhorte donc à accueillir cet appel du Seigneur, à être, comme curés, constructeurs d’une Église synodale missionnaire et à vous engager avec enthousiasme sur ce chemin. Dans ce but, je voudrais formuler trois suggestions qui pourront inspirer le style de vie et d’action des pasteurs.

1. Je vous invite à vivre votre charisme ministériel spécifique de plus en plus au service des dons multiformes répandus par l’Esprit dans le Peuple de Dieu. En effet, il est urgent de découvrir, d’encourager et de valoriser « dans la foi les charismes des laïcs sous toutes leurs formes, des plus modestes aux plus éminents » (Conc. Vat. II Decr. Presbyterorum Ordinis, n. 9) et qui sont indispensables pour pouvoir évangéliser les réalités humaines. Je suis convaincu que de cette façon vous ferez ressortir de nombreux trésors cachés et que vous vous retrouverez moins seuls dans la grande tâche d’évangéliser, en faisant l’expérience de la joie d’une paternité authentique qui ne domine pas mais qui fait ressortir chez les autres, hommes et femmes, beaucoup de potentialités précieuses.

2. Je vous suggère de tout cœur d’apprendre et de pratiquer l’art du discernement communautaire, en utilisant pour cela la méthode de la “conversation dans l’Esprit”, qui nous a tant aidés dans le parcours synodal et dans le déroulement de l’Assemblée elle-même. Je suis certain que vous pourrez en recueillir de nombreux fruits non seulement dans les structures de communion, comme le Conseil pastoral paroissial, mais aussi dans de nombreux autres domaines. Comme le rappelle le Rapport de Synthèse, le discernement est un élément clé de l’action pastorale d’une Église synodale : « Il est important que la pratique du discernement soit également mise en œuvre dans la sphère pastorale, de manière appropriée aux contextes, afin d’éclairer le caractère concret de la vie ecclésiale. Celle-ci permettra de mieux reconnaître les charismes présents dans la communauté, de confier avec sagesse des tâches et des ministères, et de planifier les parcours pastoraux à la lumière de l’Esprit, en allant au-delà de la simple planification des activités » (n. 2, 1).

3. Enfin, je voudrais vous recommander de mettre à la base de tout le partage et la fraternité entre vous et avec vos évêques. Cette requête est ressortie avec force durant le Congrès international pour la formation permanente des prêtres, sur le thème « Ravive le don de Dieu qui est en toi » (2 Tm 1, 6), qui s’est déroulé en février dernier ici à Rome, avec plus de huit cents évêques, prêtres, consacrés et laïcs, hommes et femmes engagés dans ce domaine, représentant 80 pays. Nous ne pouvons pas être d’authentiques pères si nous ne sommes pas avant tout fils et frères. Et nous ne serons pas en mesure de susciter la communion et la participation dans les communautés qui nous sont confiées si avant tout nous ne les vivons pas entre nous. Je sais bien que, dans la succession des tâches pastorales, cet engagement pourrait sembler un surplus ou même du temps perdu, mais en réalité c’est le contraire : c’est seulement de cette manière que nous sommes crédibles et que notre action ne détruit pas ce que d’autres ont déjà construit.

Ce n’est pas seulement l’Église synodale missionnaire qui a besoin de curés, mais aussi le chemin spécifique du Synode 2021-2024, “Pour une Église synodale. Communion, participation, mission”, en vue de la Deuxième Session de la 16ème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, qui se déroulera au mois d’octobre prochain. Pour la préparer, nous avons besoin d’écouter votre voix.

C’est pourquoi j’invite ceux qui ont pris part à la Rencontre internationale “Les curés pour le Synode” à être missionnaires de synodalité également avec vous, leurs frères curés, une fois rentrés chez eux, en animant la réflexion sur le renouveau du ministère de curé dans une perspective synodale et missionnaire, et en même temps en permettant au Secrétariat Général du Synode de recueillir votre contribution irremplaçable en vue de la rédaction de l’Instrumentum laboris. Écouter les curés était le but de cette Rencontre internationale, mais cela ne peut pas finir aujourd’hui : nous avons besoin de continuer à vous écouter.

Très chers frères, je suis à vos côtés sur ce chemin que j’essaie de parcourir moi aussi. Je vous bénis tous de tout cœur et, à mon tour, j’ai besoin de sentir votre proximité et le soutien de votre prière. Confions-nous à la Bienheureuse Vierge Marie Odighitria : celle qui indique la route, celle qui conduit au Chemin, à la Vérité et à la Vie.

Rome, Saint-Jean-de-Latran, 2 mai 2024

 

17 février 2024 CONFERENCE LAUDATO SI

Demarche synodale laudato si 17 02 2024 ffdemarche-synodale-laudato-si-17.02.2024-ff.pdf (1.78 Mo)

Laudato si marly 17 02 2024 fflaudato-si-marly-17.02.2024-ff.mp3 (13.56 Mo)

26 juillet 2023

Homélie du pape sur les paraboles de Jésus et les grands-parents (texte intégral)

Basilique de Saint-Pierre
Dimanche 23 juillet 2023

Pour nous parler du royaume de Dieu, Jésus utilise des paraboles. Il raconte des histoires simples qui touchent le cœur de celui qui écoute. Ce langage rempli d’images ressemble à celui que les grands-parents utilisent souvent avec leurs petits-enfants, peut-être en les prenant sur leurs genoux : ils transmettent de cette manière une sagesse importante pour la vie. En pensant aux grands-parents et aux personnes âgées, racines dont les plus jeunes ont besoin pour devenir adultes, je voudrais relire les trois récits de l’Évangile d’aujourd’hui en partant d’un aspect qu’ils ont en commun : grandir ensemble.

Dans la première parabole, ce sont le bon grain et l’ivraie qui poussent ensemble, dans le même champ (cf. Mt 13, 24-30). C’est une image qui nous aide à faire une lecture réaliste : dans l’histoire de l’humanité, comme dans la vie de chacun, coexistent ombres et lumières, amour et égoïsme. Le bien et le mal s’entremêlent au point d’apparaître inséparables. Cette approche réaliste nous aide à regarder l’histoire sans idéologies, sans optimismes stériles ni pessimismes néfastes. Le chrétien habité par l’espérance de Dieu n’est pas un pessimiste, mais il n’est pas non plus un naïf qui vit dans un monde de fables, qui fait semblant de ne pas voir le mal et qui dit que « tout va bien ». Non, le chrétien est réaliste : il sait qu’il y a du bon grain et de l’ivraie dans le monde, et il regarde en lui-même, reconnaissant que le mal ne vient pas seulement « de l’extérieur », que ce n’est pas toujours la faute des autres, qu’il n’y a pas besoin de « s’inventer » des ennemis à combattre pour éviter de faire la lumière en soi-même.Il se rend compte que le mal vient de l’intérieur, de la lutte intérieure que nous menons tous.

Mais la parabole nous pose une question : lorsque nous voyons le bon grain et l’ivraie coexister dans le monde, que devons-nous faire? Comment devons-nous nous comporter ? Dans le récit, les serviteurs voudraient arracher l’ivraieimmédiatement (cf. v. 28). Cette attitude est bien intentionnée, mais impulsive voire agressive. On s’illusionne sur le fait que l’on pourrait arracher le mal par ses propres forces pour faire la pureté. C’est une tentation qui revient souvent : une « société pure », une « Église pure » mais, pour atteindre cette pureté, l’on risque d’être impatient, intransigeant, voire violent à l’égard de ceux qui sont tombés dans l’erreur. Alors, avec l’ivraie, on arracherait aussi le bon grain et on empêcherait les gens de se frayer un chemin, de grandir, de changer. Écoutons plutôt ce que dit Jésus : Laissez pousser ensemble le bon grain et l’ivraie jusqu’au moment de la moisson (cf. Mt 13, 30). Qu’il est beau ce regard de Dieu, cette pédagogie miséricordieuse qui nous invite à être patient avec les autres, à accueillir – dans la famille, dans l’Église et dans la société – les fragilités, les retards et les limites : non pas pour s’y habituer avec résignation ni pour les justifier, mais pour apprendre à intervenir avec respect, en continuant à prendre soin du bon grain avec douceur et patience. En se rappelant toujours une chose : la purification du cœur et la victoire définitive sur le mal sont essentiellement l’œuvre de Dieu.Et nous, surmontant la tentation de séparer le bon grain de l’ivraie, nous sommes appelés à comprendre quels sont les manières et les moments les meilleurs pour agir.

Je pense aux personnes âgées et aux grands-parents, qui ont déjà parcouru un long chemin dans la vie et qui, s’ils regardent en arrière, voient beaucoup de belles choses qu’ils ont réussies à accomplir, mais aussi des défaites, des erreurs, des choses pour lesquelles – comme on dit – « si c’était à refaire, je ne le referais pas ». Mais aujourd’hui, le Seigneur nous rejoint de sa douce parole qui nous invite à accueillir le mystère de la vie avec sérénité et patience, à Lui laisser le jugement, à ne pas vivre de regrets et de remords. Comme s’Il voulait nous dire : « Regardez le bon grain qui a germé sur le chemin de votre vie et faites-le grandir encore, en me confiant tout, à moi qui pardonne toujours : à la fin, le bien sera plus fort que le mal ». La vieillesse est un temps béni aussi pour cette raison: elle est la saison pour se réconcilier, pour regarder avec tendresse la lumière qui a progressé malgré les ombres, dans l’espérance confiante que le bon grain semé par Dieu l’emportera sur les mauvaises herbes avec lesquelles le démon a voulu infester notre cœur.

Voyons maintenant la deuxième parabole. Le Royaume des cieux, dit Jésus, est l’œuvre de Dieu qui agit silencieusement dans les trames de l’histoire, au point de paraître une chose petite et invisible, comme une minuscule graine de moutarde. Mais « quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent et font leurs nids dans ses branches » (Mt 13, 32). Il en est ainsi également de notre vie, frères et sœurs : nous venons au monde petits, nous devenons adultes, puis âgés ; nous sommes au début une petite graine, puis nous nous nourrissons d’espérances, nous réalisons des projets et des rêves dont le plus beau est de devenir comme cet arbre qui ne vit pas pour lui-même mais pour faire de l’ombre à ceux qui le désirent et pour offrir un lieu à ceux qui veulent y construire leur nid. C’est ainsi que, dans cette parabole, le vieil arbre et les oiseaux grandissent ensemble.

Je pense aux grands-parents : qu’ils sont beaux ces arbres luxuriants sous lesquels les enfants et les petits-enfants font leur propre « nid », apprennent l’ambiance d’un foyer et connaissent la tendresse d’une étreinte. Il s’agit de grandir ensemble : l’arbre verdoyant et les petits qui ont besoin du nid, les grands-parents avec leurs enfants et leurs petits-enfants, les personnes âgées avec les plus jeunes. Frères et sœurs, nous avons besoin d’une nouvelle alliance entre les jeunes et les anciens, pour que la sève de ceux qui ont une longue expérience de la vie derrière eux irrigue les pousses d’espérance de ceux qui grandissent. Dans cet échange fécond, nous apprenons la beauté de la vie, nous créons une société fraternelle et, dans l’Église, nous permettons la rencontre et le dialogue entre la tradition et la nouveauté de l’Esprit.

Enfin, la troisième parabole, où le levain et la farine croissent ensemble (cf. Mt 13, 33). Ce mélange fait croître toute la pâte. Jésus utilise précisément le verbe “mélanger”, qui rappelle cet art qui est « la mystique de vivre ensemble, de se mélanger, de se rencontrer, de se prendre dans les bras », et de « sortir de soi-même pour s’unir aux autres » (Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n. 87). Cela permet de vaincre les individualismes et les égoïsmes, et aide à générer un monde plus humain et plus fraternel. Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous invite à veiller à ce que, dans nos vies et dans nos familles, nous ne marginalisions pas les personnes âgées. Veillons à ce que nos villes surpeuplées ne deviennent pas des « concentrations de solitude » ; que la politique, appelée à pourvoir aux besoins des plus fragiles, n’oublie pas les personnes âgées, laissant le marché les reléguer au rang de « déchets improductifs ». Qu’à force de poursuivre à toute vitesse les mythes de l’efficacité et de la performance, nous ne devenions pas incapables de ralentir pour accompagner ceux qui peinent à suivre. De grâce, mélangeons-nous, grandissons ensemble.

Frères et sœurs, la Parole divine nous invite à ne pas nous séparer, à ne pas nous renfermer, à ne pas penser que nous pouvons y arriver seuls, mais à grandir ensemble. Écoutons-nous les uns les autres, dialoguons, soutenons-nous réciproquement. N’oublions pas les grands-parents et les personnes âgées : par une caresse de leur part, nous avons été relevés à maintes reprises, nous avons repris la route, nous nous sommes sentis aimés, nous avons été guéris intérieurement. Ils se sont sacrifiés pour nous et nous ne pouvons pas les retirer de l’agenda de nos priorités. Grandissons ensemble, avançons ensemble : que le Seigneur bénisse notre voyage.

Chers frères et sœurs

Aujourd’hui, alors que de nombreux jeunes se préparent à partir pour les Journées mondiales de la jeunesse, nous célébrons la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées. C’est pourquoi je suis accompagné d’un petit-fils et d’une grand-mère, et nous les applaudissons tous les deux ! Que la proximité entre les deux Journées soit une invitation à promouvoir une alliance entre les générations, ce qui est très nécessaire, car l’avenir se construit ensemble, dans l’échange d’expériences et dans l’attention mutuelle entre les jeunes et les personnes âgées. Ne les oublions pas et applaudissons tous les grands-pères et les grands-mères ! Bonne chance !

Nous vivons, ici et dans de nombreux pays, des phénomènes climatiques extrêmes : d’une part, diverses régions sont touchées par des vagues de chaleur anormales et des incendies dévastateurs ; d’autre part, de nombreux endroits subissent des pluies diluviennes et des inondations, comme celles qui ont frappé la Corée du Sud ces derniers jours : je suis proche de ceux qui souffrent et de ceux qui assistent les victimes et les personnes déplacées. Et s’il vous plaît, je renouvelle mon appel aux dirigeants des nations pour qu’ils fassent quelque chose de plus concret afin de limiter les émissions polluantes : c’est un défi urgent et pressant, il concerne tout le monde. Protégeons notre maison commune !

Je voudrais maintenant attirer l’attention sur le drame que les migrants continuent de vivre dans le nord de l’Afrique. Des milliers d’entre eux, au milieu de souffrances indicibles, sont bloqués et abandonnés dans des zones désertiques depuis des semaines. Je lance un appel particulier aux chefs d’État et de gouvernement européens et africains pour qu’ils viennent d’urgence en aide à ces frères et sœurs. Que la Méditerranée ne soit plus jamais le théâtre de la mort et de l’inhumanité. Que le Seigneur éclaire les esprits et les cœurs de tous, en suscitant des sentiments de fraternité, de solidarité et d’accueil.

Et continuons à prier pour la paix, en particulier pour notre chère Ukraine, qui continue à souffrir de la mort et de la destruction, comme cela s’est malheureusement produit encore ce soir à Odessa.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins d’Italie et de nombreux pays, en particulier du Brésil, de Pologne, d’Uruguay ! Vous êtes nombreux ! Je salue aussi les étudiants de Buenos Aires et les fidèles du diocèse de Legnica en Pologne. Je salue également le groupe cycliste « Quarante ans après » de Cogorno, les participants à l’initiative « Pédalez pour la paix » et les enfants accueillis par certaines communautés du Latium.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche et n’oubliez pas de prier pour moi. Et priez aussi pour cette grand-mère et son petit-fils, ainsi que pour tous les grands-parents et petits-enfants.

26/03/2023

Vatican ii nlle evangelisation synodalite conf marly 18 03 2023Vatican ii nlle evangelisation synodalite conf marly 18 03 2023 

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24/03/2023

Vision du pape sur l'Europe

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26 JUILLET 2022

HUMOUR

Entendu sur RCF :

Le général De Gaulle, fervent catholique, s'est toutefois fait reprocher son manque de modestie par son confesseur... Il décide un jour de faire construire une église sur laquelle figurerait la dédicace : ''Le premier de la France au deuxième de la Trinité''. Son confesseur, bien évidemment, tique à cette annonce et lui demande de la changer. Le général optempère et fait inscrire : ''Le Grand Charles au petit Jésus'' !